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Un homme sans but, sans émotions, sur Terre uniquement dans l’attente de la Mort, en quête du sens de sa supposée courte et vaine existence.

 

Via la recherche de sensations, à travers la drogue ou encore le sexe, il a un jour une illumination ; il appartient à autre branche de l’humanité, à l’instar de l’homme de Néandertal, et n’est sur Terre que dans le but de purifier la lignée des Homo Sapiens.

USELESS EATERS,

l'homme sans but

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Aux éditions Les Presses Littéraires

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« Me sachant voué à un échec cuisant sur le chemin de la vie au sens où l’entend le commun des mortels, je voyais défiler mon enfance parisienne dans un même cocon que je pensais ne jamais quitter. Je ne voyais pas plus bel exemple de mon état que cette ville et sa folie quotidienne se permettant d’étaler ses convictions d’éternité, comme si, oubliant qu’elle était figée dans le temps, elle pouvait cependant se lancer dans la course à la modernité. Mes études, mes amours, mes amitiés, comme tout le reste de ma vie, promettaient d’être d’une banalité consternante et rien ne pouvait me convaincre de l’utilité de continuer pour un trop grand nombre d’années.

Je me savais destiné à mourir, en somme comme tous les autres, et ne comprenais donc pas pourquoi il me fallait tenter d’entreprendre si tout était voué à disparaître avec mon dernier souffle. Étudier davantage, se crever à la tâche, s’atteler à faire la cour à une femme pour devoir fournir encore davantage d’efforts une fois au lit, se lever tôt tous les matins pour alimenter cet engrenage inutile routinier qui ne menait qu’à la même désolante conclusion, non merci, je préférais passer mon chemin. »

« Il n’y avait rien de plus extraordinaire que de voir cette masse informe humaine marcher au pas dans la rue, ne relevant plus jamais la tête et faisant confiance aux médias avant même d’utiliser ses yeux. Plus personne ne s’adressait la parole, semblant perdre l’usage des cordes vocales au profit d’une agilité manuelle plus grande, pas pour créer, construire et évoluer, non, mais pour taper sur le clavier de son téléphone.

Désormais, quand je passais la tête par la fenêtre pour regarder mon monde d’humains, je ne voyais plus que des nuques baissées, des passants s’éviter de justesse avec un léger regard furibond, avant de se concentrer de nouveau sur leur précieux instrument. »

« Le nouvel ordre moderne, quant à lui, permit au cours des derniers siècles d’organiser les choses d’une tout autre manière, gardant en vie ceux qui auraient dû être détruits, créant de nouveaux paramètres ne correspondant pas à l’ordre naturel, affaiblissant son patrimoine génétique. De manière cyclique, une anomalie telle que moi apparaissait alors, à l’écart, ne comprenant pas immédiatement son utilité en ce monde si étrange, et c’était à elle, à elle seule, de réparer les erreurs que cette espèce si imbue d’elle-même s’était permises durant de bien trop nombreuses années.

Afin que ce monde puisse avancer, afin que l’espèce ait une chance d’évoluer sans détruire le reste de la planète, afin que l’Homme ait un patrimoine digne de Lui, il était impératif d’éliminer les mutations trop faibles pour survivre et ne garder que les plus à même d’améliorer la descendance. Une sélection « naturelle » pour contrecarrer les plans d’esprits trop faibles qui s’amusaient à jouer un peu trop souvent à Dieu. »

L'Interview

A quel public s’adresse votre livre ?

A un public adulte ! Et pas n’importe lequel, je suppose. Les thèmes abordés peuvent choquer, et la personnalité monstrueuse du “héro” du roman profondément perturber certains lecteurs.

D’un autre côté, j’ai vraiment voulu que ce livre puisse éveiller des consciences, faire réfléchir aux enjeux actuels de la société. Pousser le monstre à l’extrême pour qu’il soit impossible de prendre ce qui est écrit au premier degré, et en même temps bombarder le lecteur d’informations utiles, de petits éléments perturbateurs, pour qu’il se pose des questions, tente de changer le monde. Sans pour autant tuer froidement toute la société, bien entendu !

Une suite à prévoir ?

Il ne s’agit pas réellement d’une suite, mais j’ai écrit ce livre en parallèle d’un autre. En effet, Useless Eaters, l’homme sans but, était très dur à écrire pour moi. Sombre, violent, dans un style parfois très soutenu et lourd, avec des scènes particulièrement difficiles, il nécessitait sa part de lumière que j’ai développée dans un autre... qui n’a strictement rien à voir ! Mais en un sens, je pense qu’il est tout aussi important de les lire en parallèle, comme l’intention que j’ai eue en les écrivant.

Combien de temps vous a pris l’écriture de ce livre ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

J’ai commencé ce livre alors que je travaillais en Chine. Juste une petite vingtaine de pages, écrites en l’espace de quelques semaines et laissées à l’abandon pendant quasiment 3 ans. J’ai repris son écriture en décembre de cette année, l’ai terminé en 3 mois... et peaufiné 2 mois de plus. Après, étant donné que j’en écrivais un autre en parallèle, le temps est complexe à mesurer.

Ecrire Useless Eaters, l’homme sans but, a été très difficile pour moi. Je voulais pousser la part sombre de l’humanité, et la mienne, au maximum. Je me suis renseignée sur les le profil psychologique des psychopathes, ai étudié certains meurtriers aux pratiques obscènes et inimaginables, ai poussé le vice jusqu’au bout et cherché à rester dans le personnage du début à la fin. C’était particulièrement ardu. Parfois, je devais m’arrêter, écrire quelque chose d’autre de léger, d’innocent et de naïf, empli de sentiments humains, de bienveillance et de bonté, pour contrer l’horreur et l’expression apathique totale de ce que j’écrivais.

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