Avis : Useless Eaters, l'homme sans but
Adam vit dans un monde dévasté par la pollution. Le soleil brûle tout sur son passage, la végétation a disparu, l'eau noire est constellée de particules de plastique, et plus aucune technologie ne subsiste. Avec pour seule boussole les enseignements éclairés de ses parents décédés, il tente de survivre et de trouver un sens à sa vie.
Dans le monde d'Ève, l'environnement, la vie et les moindres désirs des habitants sont régis par les hautes technologies. Un monde parfait, où la pensée négative n'a pas lieu d'être, et où le bonheur est universel. Habitée d'une intuition dérangeante, Ève essaie de comprendre ce qui la différencie de ses pairs.
Chacun de leur côté, ces deux héros d'un autre temps partent à la poursuite d'une vie qu'ils imaginent meilleure. Deux quêtes qui nous interrogent sur l'avenir de notre planète, deux visions de l'effondrement de notre civilisation, aussi sombres que réalistes.
EFFONDREMENT
Aux éditions Les Presses Littéraires
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Les Extraits
" L’eau n’est pas bien loin.
L’eau n’est plus loin de rien d’ailleurs. Je n’ai qu’à faire quelques centaines de mètres dans la rue principale pour la voir scintiller au loin sous le reflet de la lune. De nuit elle est presque belle, noire, envoûtante et omniprésente avec ce clapotis reposant qui étouffe tous les autres sons. Les autres habitants ne l’aiment pas beaucoup, ils préfèrent là où c’est sec, où elle ne risque jamais de monter et de les submerger, alors ils l’évitent. C’est pour ça que je la préfère. Elle est seule, comme moi.
Il n’y a presque rien autour, pas un autre bruit, pas une âme à part quelques rats qui viennent y tremper une patte avant de s’enfuir en couinant, apeurés. Toute-puissante, omniprésente, elle fait sa loi partout où elle passe, elle fait peur, intime le respect, assagit. Et pourtant, les Hommes l’ont détruite. Elle n’a pas eu d’autre choix. Elle a fait ce qu’elle a pu, mais c’était déjà trop tard.
Toute vie était anéantie, ses entrailles polluées et salies à jamais, son essence même remise en cause, son rôle amoindri.
Quand mes parents étaient encore en vie, il fallait marcher presque une heure pour la voir. Désormais, elle n’est qu’à quelques minutes. De plus en plus chaude, de plus en plus haute et de plus en plus noire. Je comprends pourquoi mes congénères en ont peur, elle est la menace de la fin, de l’engloutissement final.
Que se passera-t-il quand elle montera tant que les rues n’existeront plus ?
Que se passera-t-il quand tout ce qui sert à la survie sera submergé, emporté, détruit et inondé par ses flots impitoyables ? Pourtant, je connais son histoire, et je connais la nôtre. Je sais pourquoi elle est ici aujourd’hui, tout comme moi. Je sais qu’elle n’a rien fait de mal, au contraire, elle n’a jamais joué que son propre rôle. "
L'Interview
Qui êtes-vous ?
Florence Sand, initialement ingénieure en génie industriel, ayant travaillé en France et en Chine, dans divers postes à responsabilité, pluridisciplinaires. J’ai vécu 3 années au sein d’un écolieu afin d’élargir mon champ de compétences – initialement uniquement intellectuel – et créer de mes mains, ainsi que retrouver du sens dans mes activités quotidiennes. Ayant quitté l’écolieu 2 ans auparavant pour m’installer dans une petite maison de campagne, je vis désormais de mes créations, artistiques, artisanales et littéraires, à travers diverses activités qui me comblent et me donnent envie de continuer dans cette voie.
Est-ce votre premier livre ?
Effondrement est mon 3ème ouvrage publié. Comme les précédents, il a la particularité de faire réfléchir le lecteur sur des thématiques actuelles, environnementales et sociales. C’est d’ailleurs mon but principal lors de l’écriture d’un livre, que le lecteur en ressorte perturbé, et que le questionnement soit permanent, pendant ou après la lecture.
À quel public s’adresse votre ouvrage ?
Effondrement est un livre tous publics, bien qu’il puisse paraître complexe avant un certain âge, il n’a pas de limites et peut être lu par tous, à l’inverse de ce que j’ai pu écrire par exemple dans Useless Eaters, l’homme sans but, publié également aux Éditions les Presses Littéraires.